voyage de wwoof

L'Enfer c'est les autres

Pour notre dernier jour à Mexico, dimanche 17, on voulait se promener dans un lieu calme. On a donc décidé d'aller voir les basiliques de Guadalupe (une ancienne construite entre les 16e et 18e siècle et une moderne achevée dans les années 70 parce que l'autre penchait de manière pas très catholique, un peu comme toutes les églises de la capitale d'ailleurs. Nouvelle Basilique La faute aux fondations qui reposent sur des marais).
On avait juste oublié que le dimanche il y a des messes et que les Mexicains y vont en masse. D'autant que la Vierge de Guadalupe c'est la sainte patronne du pays. Apparue à deux jeunes indiens aux 16e siècle, elle leur aurait demandé de bâtir une église sur le lieu de l'apparition, la colline de Tepeyac au nord de la ville. Et l'un des jeunes enfants aurait eu l'image de la vierge imprimée sur sa tunique. Cette tunique qui est religieusement conservée dans la nouvelle basilique et exposée aux yeux de tous. La partie de l'église en question est d'aillleurs devenue un lieu de pélerinage.

Chaque dimanche on vient de tout le Mexique pour admirer le vêtement, c'est une ferveur incroyable et une ambiance très sympa , un moment qu'on partage en famille.
On a appris ensuite que la Basilique de Guadalupe est le deuxième site catholique le plus visité au monde après Saint Pierre de Rome. Pour la balade dominicale tranquille, c'est donc loupé, quand on arrive sur la grande place devant les deux basiliques on tombe sur près de 10 000 fidèles qui prient, pélerinnent, papotent, pique-niquent, genuflexionnent, portent des statues de vierge; certains traversent même la place à genoux jusqu'à la nouvelle basilique en signe de repentance ou de remerciement sûrement....Face à nous il y a la vieille basilique qui n'a rien à envier à la Tour de Pise. Mais les autorités ont semble-t-il absous ce penché originel et des messes ont égalment lieu ici. Il faut dire que sa façade extérieure est très belle et l'intérieur est bien décoré

Pour accéder à la nouvelle basilique (en forme de soucoupe volante) il faut attendre la fin de l'office. Il y a tellement de monde à l'intérieur (l'église peut contenir jusqu'à 15 000 personnes) et autour des portes qu'on ne peut pas entrer. De ce qu'on en aperçoit, l'intérieur est immense avec une décoration plutôt épurée. Un orgue immense lui aussi s'étend sur le mur du fond. Pas de fioriture et une faible lumière qui renforcent l'impression de grandeur.

Pour patienter on va voir la chapelle perchée au sommet de la colline de Tepeyac. On n'est pas tout seul là non plus et on monte presque en procession. La chapelle abrite une statue de la vierge et une fresque devant lesquelles les gens viennent se recueillir. C'est aussi un très beau panorama sur tout Mexico. Un bel endroit où souffler avant de redescendre vers la foule.
La fin de la messe signe le début des hostilités. Après une heure de communion, c'est chacun pour sa pomme (comme disait le serpent à Eve). Deux chemins s'offrent à nous: le Paradis c'est à dire l'extérieur où l'on se trouve déjà et l'Enfer: le mur sur lequel est accrochée la tunique. Pour prévenir tout mouvement de foule catastrophique et pour que chacun ait droit d'observer la relique quelques secondes, l'église a investi dans des tapis roulants qui drainent les gens le long du mur vers la sortie. Et il y a du monde, des courants de fidèles s'entrechoquent, se pressent, se contournent jusqu'au but final. Lourdes, à côté, fait figure de promenade de premières communiantes. Bien sûr, nous faisons partie du convoi des damnés.
De la relique on n'a rien vu (on ne savait pas vraiment ce qu'il y avait à regarder en fait). Les tapis roulants sont assez rapides et comme il faut faire attention à ne pas s'écraser contre la personne devant soi à l'arrivée, le temps d'observation de la relique est court.
Reste ensuite à bifurquer vers le purgatoire pour espérer pouvoir retrouver l'air libre. Là un prêtre perché sur un muret bénit à la chaîne et à grands jets les objets sacrés: statues de la vierge, icônes, chapelets, photos...que les fidèles ont acheté chez l'un des multiples marchands du temple autour de la colline. De loin on dirait que le prêtre tente de repousser ces flots de fidèles armé de son simple goupillon. Il fait des grands gestes mais les gens arrivent toujours aussi nombreux. Il doit maudire celui qui a inventé la bénédiction d'objets.

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