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Santa Catalina - Monastère pas si austère

Il y a deux sortes de couvent : les couvents où l'on prie et les couvents mondains. Santa Catalina était de ceux-là.
Fondé par une riche veuve au début de la colonisation espagnole au 16ème siècle, les première pensionnaires y vivent recluses avec très peu de contact avec l'extérieur. Mais avec le temps, ça dégénère : les religieuses prennent leurs aises rejointes par les femmes aisées qui prennent l'habit. Les riches familles espagnoles y envoient leurs "mauvaises filles" accompagnées de nombreux écus, d'oeuvres d'art et parfois de servantes. Au 18ème, c'est le dernier cri pour les riches veuves d'y finir leur vie peinardes, à l'abri des regards de la ville. Elles peuvent y organiser des réceptions et vivre comme dans le grand monde. A cette époque, le monastère atteint son apogée avec 500 pensionnaires: religieuses, bourgeoises, servantes et enfants compris (abandonnés ou illégitimes!)

Du coup, le site est immense : plusieurs cloîtres, des places, deux églises (une pour les religieuses, une autre pour les novices), un lavoir et des rues dont le nom évoque les villes d'origine des pensionnaires : Tolède, Séville etc. Des rues aux couleurs ocre, rouge ou bleu qui donnent au lieu un côté chaleureureux, loin de la sévérité qu'on serait tenté de lui prêter.
On a l'impression d'être dans un village, pas du tout dans un couvent, et encore moins au coeur de la deuxième ville du Pérou! Pas un bruit, pas d'agitation, tout n'est que luxe, calme et volupté.


 

 

 

 

 

 

D'ailleurs ici pas de dortoir ni de cellule, mais de véritables petites maisons avec cuisine, chambre pour la bonne, grand lit, et courette au soleil. Et gare à la mère supérieure qui voudra changer tout ça : l'une d'elle a essayé, elle a eu des problèmes : les "religieuses" ont tenté de la trucider à plusieurs reprises !

En 1870, l'Eglise met de l'ordre dans tout ça. Fini les "cellules" de luxe et les privilèges: désormais les religieuses dormiront en dortoir collectif et prieront pour de bon.
C'est un siècle plus tard que le monastère s'ouvre au public. Aujourd'hui il reste encore une vingtaine de religieuses cloîtrées dans un bâtiment moderne à l'intérieur du monastère. Elles ont droit de sortir et de parler mais on ne les voit guère.

 

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