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voyage de wwoof

Creel : pour quelques douleurs de plus

C'est donc après 4 heures de train que nous arrivons à Creel, the place to be sur le parcours du Chepe : ici, tout est dédié au tourisme. A la descente du train, on est assailli par les représentants des hôtels du coin et des organisateurs de randonnée. Nous on décide de faire comme si on avait déjà réservé, ce qui n'est évidemment pas le cas ! Heureusement on tombe sur un jeune couple d'Espagnols, croisés le matin même dans le bus d'Urique, qui nous recommandent leur hébergement : la pension Perez : cachée dans une ruelle derrière la rue principale, elle propose quelques chambres très sympas avec radiateurs : ah oui, petite précision, on est à 2300 mètres d'altitude alors il caille ! Entre 5 et 10 degrés le soir, guère plus de 15 la journée, allez, 20 en plein soleil. La semaine précédente, il avait même neigé, et il en reste quelques traces par-ci par-là !


Creel en elle -même est assez sympa et fait penser à une ville de western : une grande artère principale et ses bâtiments colorés de part et d'autres sous des arcades ... sa gare d'où on entend siffler le train (normalement, vous verrez plus tard pourquoi !) et toutes ses tiendas (boutiques) de souvenirs tarahumaras (la tribu indienne qui vit dans cette région reculée et escarpée). Et puis il y a les "3 amigos" : L'AGENCE de tourisme qui propose autant de paseos (balades) différents que de moyens de transport !
Bref, Creel sera une étape sportive ou ne sera pas ! Et on y est pour 2 jours !


Journée VTT: Où l'on apprend que selle se dit "sillin"
Le premier jour on se décide pour une rando en VTT : 20 petits km dans la sierra tarahumara environnantes. Pfff, facile quand on a fait les châteaux de la Loire à vélo. Euh, oui sauf que là ce sont des VTT à la selle muy muy "dura" et que ce ne sont pas des routes mais de pistes. Mais le décor en vaut la chandelle ! On roule à travers des immenses vallées jaunies par le soleil, où s'érigent des pierres taillées par l'érosion, tantôt en forme de champignons (valle de los hongos) ou de grenouilles (Ranas) tantôt en forme de monjes (moines). ça donne au paysage un côté un peu fabuleux et magique. Et puis ça et là, des maisons tarahumaras apparaissent. Sans les jupons colorés (la tenue traditionnelle des indiens) en train de sécher au soleil, elles se fondraient totalement dans le décor.
Nous sommes quasiment seuls tout le long de la balade. Les Tarahumaras sont paraît-il, plutot farouches et seules quelques femmes se risquent à nous aborder pour nous vendre de l'artisanat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et puis quatre heures après être partis de Creel, nous voilà arrivés au Lac Arareko (ça veut dire fer à cheval en Tarahumara), dernier point d'interêt du parcours. Et là, il fait beau, il fait presque chaud, les mollets tirent un peu alors on s'allonge un moment au soleil. Erreur !! Lorsqu'il faut remonter sur le vélo, c'est encore plus dur pour les fesses. Restent alors 8 km de routes à parcourir au milieu des pick up pour rejoindre Creel. La grande boucle se termine... en danseuse  pour préserver le derrière !!
Mais le pire, c'est que en arrivant à la ville, on en redemande : demain, ce sera balade à cheval !

 


Matinée cheval : où l'on apprend que "j'ai mal aux fesses" se dit : "me hace dano el culo"

On se lève donc avec un sacré mal de fessounes et quelques courbatures, mais qu'importe, aujourd'hui on se la joue cow boy !
On nous emmène à El aventurero, un joli petit ranch où on nous confie (ou serait-ce l'inverse ?) à deux gentils chevaux. Claire, à l'âme cucuche se souvient du nom du sien : Cordito ; Greg en revanche, l'appelera "cheval" (alors que, évidemment, c'était une jument). Ils sont vraiment arnachés façon western : la bonne grosse selle confortable, avec les gros étriers et le pommeau (les deux meilleurs amis de Greg pendant la balade! Il faut dire que Claire maîtrise l'équitation à mors, alors que la seule expérience équine de Greg, c'est le café au PMU). L'un des deux accompagnateurs porte un "sombrero vaquero" (un stetson) blanc et des vraies bottes pointues à talonettes : le vrai cowboy quoi. L'autre joue moins sur le look mais semble vraiment faire corps avec son cheval et enchaîne pendant toute la balade les ruades et autres figures. Le spectacle est aussi là.
Bref, nous voilà partis pour 3 heures de chevauchée autour des mêmes coins que la veille, avec 3 jeunes de Chihuahua.
Mais le parcours ne ressemble en rien à celui de la veille : d'abord, on ne prend pas du tout les mêmes chemins :entraînés, les chevaux sont de vrais 4/4 qui grimpent partout et surtout sur les sentiers les plus escarpés ! Arrivés dans les vallées, on tente même quelques petits galops à fond les ballons, histoire de décrasser les chevaux et de nous donner des frissons ! Du coup, on se croirait vraiement dans un western : la terre est jaune, il n'y a personne, on n'entend que le bruits des sabots sur le sol et les chiens des rancheros nous suivent de près. Un vrai grand moment, que même Greg (pourtant plus à l'aise à vélo) a apprécié !

El Chepe : où l'on apprend que "le train est parti" se dit "el tren se fue"
Il est 13 heures quand on descend de cheval. Notre train est à 18h03. On a tout le temps. On décide donc d'aller déjeuner dans LE resto wifi de la ville histoire de mettre à jour 1 peu le site. Il est 14h30 quand on finit de manger. Pff, on a le temps, même si il faut y être pour 17h30 ... De toute façon, il est toujours en retard ce train !

On continue donc sereinement notre petit bazar. On enchaine les cafés, les mails, les photos, re-cafés ... et puis à 17h30, on se dit qu'il faut peut être y aller quand même. D'autant que ... "Oh mais qu'est ce qu'on entend ?" Un bruit de train. On se regarde. "Naann. Ca peut pas être le nôtre il ne peut pas avoir 30 minutes d'avance."On sort donc du café toujours sereins, on n'a que 500 mètres à faire... En arrivant devant la gare, une horde de gamins, hilares nous tombent dessus "Hé! hé! por el train??? Pero se fue!"  On se re-regarde. "Naann ils disent ça juste pour nous faire peur". "No, no, no. No hay tren, el ultimo se fue !" Toujours incrédules, on va demander au chef de gare qui nous répond que oui, le train s'est arrêté, et est reparti mais vraiment y'a pas 5 minutes ! Et de joindre le geste à la parole pour qu'on comprenne bien. Et le prochain, bah, après-demain. Greg a beau montrer le tableau des horaires: "mais il doit partir à 18h03! Et il est 17h45! C'est pas possible!", le chef de gare est à son tour hilare, "bah oui mais faut arriver 30 minutes avant, c'est AUSSI marqué sur le tableau."
Bref, sur ce, Mario chez qui on logeait jusqu'à présent arrive à son tour. il a vu le train partir, puis nous a reconnus avec nos sacs sur le dos et est donc venus nous chercher pour nous ramener chez lui. Hilare lui aussi. En rentrant dans son pick-up, il nous lâche dans un large sourire : "El tren es como la muerte, no podemos saber cuando llega" (le train c'est comme la mort, on ne sait jamais quand ça va arriver)
Il est donc 18h00 quand on retrouve notre chambre quittée le matin même. On se marre encore de notre aventure, en remerciant le Chepe que cela nous soit arrivé à Creel (ç'aurait été beaucoup moins drôle à Bahuichivo par exemple).
Par contre, ce qui est sûr c'est que nous partirons le lendemain, par le bus !
Notre aventure Chepe se termine donc sur ce beau lapin, mais qu'importe, tout le monde nous dit qu'on a fait la meilleure partie !

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