Mexico
Mexico DF (Distrito Federal) est une ville bien plus intéressante et accueillante que tout ce qu'on avait pu entendre avant de partir.
Au total, on y est restés 4 jours (1 avant Obregon, et 3 avant de partir pour Lima).
Bien sûr, la ville est tentaculaire. Bien sûr on n'en a eu qu'un tout petit aperçu. Bien sûr c'est hyper pollué. Mais franchement, il y a plein de choses à faire :
D'abord le centre historique : le Zocalo : Une immense place carrée, la Plaza de la constitucion, ceinte par le palacio national (où on peut encore voir des immmenses fresques du peintre communiste Diego Rivera) et la cathédrale. Lorsque nous y sommes arrivés la première fois, le jour de Noël, la municipalité y avait aménagé un immense snow park pour un mois : les familles faisaient la queue pendant des heures pour accéder à la patinoire articificielle ou au concours de bonhomme de neige. C'était un samedi, et la place était blanche de neige et noire de monde... Ca nous a fait bien rire, quand, 2 semaines plus tard, on entendait à la télé que le pays enregistrait ses plus basses températures depuis des lustres et que la capitale croulait sous la neige et la pluie ...
Et puis, toujours depuis le Zocalo, il faut prendre les petites rues adjacentes pour sentir le pouls de la ville, ses marchés: Pêle-mêle, des fruits, des casquettes, des vendeurs de tacos, des chaussures ou des bondieuseries ... Tout ça dans un joyeux bordel coloré et sonore, car toute officina a bien sûr, une sono qui "crache" à fond !
Mexico c'est aussi, la plus grande succursale de Coccinelles : les taxis en ont, les particuliers aussi, elles sont blanches, vertes ou oranges, et elles roulent... à fond.
Tout ça au milieu d'immeubles colorés mais décatis, on se croirait presque à la Havane (qu'on ne connait pas mais qu'on imagine comme ça !! )
Il est d'ailleurs super simple de se balader dans Mexico avec les transports en commun : de nombreuses lignes de bus sillonnent la ville dans tous les sens, et le métro est à un prix hors compet' : 3 pesos le trajet soit : 15 centimes d'euros! C'est en revanche le prix à payer pour avoir les oreilles sans arrêt sollicitées par des vendeurs de DVD ou de CD : arnachés de sacs à dos enceintes, ils vendent la dernière compil Hip-hop 2009 ou le best of de Julio Iglesias à plein tube dans les rames ! Et ils sont super organisés : ils passent les uns après les autres dans les voitures sans jamais donner l'impression de se gêner. Mais pour les voyageurs qui veulent finir leur nuit dans le métro, c'est rapé !
Et puis, DF (prononcer défé) a beau être la ville la plus polluée du monde, elle possède un poumon de choix : le Chapultepec (le mont de la sauterelle en aztèque) : un immense parc où se trouvent le château du même nom (ancienne résidence des gouvernants), les principaux musées de la ville, un immense lac avec ses pédalos, un auditorium et même un zoo : bref, un lieu vraiment agréable d'où on n'entend même plus le bruit des voitures, pourtant nombreuses, sur la Avenida de la Reforma (l'axe principal de la ville) sur lequel trône les statues des héros de la nation). C'est là qu'on est venus se réposer notre 2ème premier jour, après 8 heures de bus de nuit depuis Zacatecas. Une après midi au soleil, qui nous a donné nos premières vraies couleurs du voyage !
Le lendemain, en revanche, on est resté à l'ombre toute la journée puisqu'on l'a passée au musée anthropologique : 6 heures à circuler de pièces en pièces, d'âges en âges, de civilisations en civilisations : Téotihuacan, l'empire aztèque, Ténochtitlan: premières fondations de la ville de Mexico, les mayas dans la péninsule orientale : une vraie découverte de la culture pré-hispanique avec des noms de dieux à coucher dehors ! Quetzalcoatl (ne cherchez pas, le pire c'est que ça se prononce comme ça s'écrit), Quetzalcoatl donc, le plus connu, est un peu un super dieu : créateur de l'univers, de l'homme ou des deux selon les versions, il est représenté par un serpent à plumes. Ou encore Tlaloc, le dieu de la pluie, lui aussi très représenté et vénéré.
Parmi les plus belles pièces, des braseros, juchés en haut des marches des temples d'où étaient jetés les hommes, femmes ou enfants sacrifiés pour tel ou tel dieu. Toutes ces civilisations se sont succédées ou ont cohabité mais dans des régions différentes. (Aztèques autour de Mexico, Maya dans le sud du pays et dans l'actuelle Amérique centrale...) ça nous a permis de resituer un peu qui est qui et qui a vécu où.
Et puis le 16ème siècle arrive avec sa horde de conquistadores qui détruisent une à une ces civilsations.
Pour terminer, un petit tour des traditions du pays à travers les costumes traditionnels, les maisons, les chants et danses de chaque région du Mexique.
Le soleil a rendez-vous avec la lune
De la théorie à la pratique, le lendemain on s'est rendu à Tehotihuacan, à une heure et demi de transport de Mexico DF.
C'est là que se dressait il y a 1500 ans l'une des 7 villes les plus peuplées de l'Antiquité avec près de 200 000 habitants au total. Aujourd'hui et depuis plus d'un siècle, on ne visite qu'une toute petite partie de ce qu'a dû être la cité. Suffisamment quand même pour nous occuper une journée entière.
Le site est bâti autour d'un axe principal: l'avenue des morts qui aboutit à la pyramide de la lune. L'avenue est bordée de temples, de petites maisons et d'une immense pyramide: pyramide du soleil. Ici c'est un peu Pompéï version indienne, mais moins bien conservée (toutes les villes antiques ne peuvent pas être recouvertes de cendre!). Il reste quelques fresques dont une d'un puma, des statues de serpent à plume (Quetzalcoatl toujours, la divinité suprême de l'époque) et les fondations des maisons. On essaie donc d'imaginer comment les gens vivaient au moment de l'apogée de la ville entre 150 et 450 ap J.-C.avant que le pouvoir de Tehotihuacan ne décline.
La meilleure façon de se mettre dans la peau d'un prêtre de l'époque par exemple, c'est de gravir les 232 marches de la Pyramide du soleil (certaines ont carrément la taille d'un muret). 65 m plus haut pas de sacrifice mais une vue magnifique sur les montagnes autour et sur les ruines de la cité. On distingue la citadelle où pouvaient se réunir jusqu'à 100 000 personnes abritées par les remparts, à l'autre bout de l'avenue des morts se dresse le temple de la lune moins élevé mais tout aussi imposant. Les archéologue ne savent pas trop comment la ville s'est éteinte: révolte, invasion, épidémie... Des fouilles sont toujours en cours pour comprendre quel était le rôle de cette ville et quel influence elle a joué sur les autres civilisations.
Comme simple touriste on se sent un peu écrasé par ces tonnes de pierres qui se dressent face à nous et ces ensembles immenses et grandioses (l'avenue des morts mesuraient jusqu'à 5km). Teotihuacan aujourd'hui n'est plus la cité des dieux, c'est la cité des toursites. Où qu'on aille il y a toujours un vendeur de colliers, de flûtes qui imitent le cri du jaguar ou du moineau, de masques en jade... Pour le déjeuner c'est pire; à peine sorti du site, on est assailli par des rabatteurs, 2 ou 3 par restaurant (il y a 4 restaurants en tout), qui hurlent les menus et les avantages de leur établissement, si bien que chaque touriste qui se risque à aller manger est suivi par une grappe de rabatteurs. Dans le restaurant qu'on a choisi ils résument assez bien la situation avec une pancarte "La compétition c'est bien, mais nous sommes les meillleurs".
On termine la visite en haut de la Pyramide de la Lune, au moment où le jour baisse et la lumière jaunit. De là, on a une vue superbe sur toute l'avenue des morts, les différents quartiers religieux, nobles,... et au loin les tous les visiteurs qui comme nous ont redonné vie à la cité une fois de plus.
Ajouter un commentaire