Wild Wild West

Des glaçons dans votre apéro ?

On a descendu la côte ouest du nord au sud... pendant qu'à l'est, rien de nouveau.
Le Westland, c'est une mince bande de terre avec à tribord, la mer et à babord, les cimes enneigées des Southern Alps (les Alpes du Sud). Quoi de mieux pour bien commencer avec cette région que de briser la glace: premier contact avec un glacier pour tous les deux. Il s'appelle Franz Josef et il est l'un des rares de son genre à descendre aussi bas en altitude (250 m), au niveau de la Native forest (genre de forêt tropicale). C'est plutôt sympa de sa part vu notre inexpérience en matière d'alpinisme.
Franz Josef est une belle coulée de glace de 32 km² de circonférence dont 5 km² visibles depuis la vallée.

A Franz Josef Glacier, le village à côté, tout tourne autour du gros glaçon: survol en hélico pour observer ou pour déposer les skieurs, randos à la journée, à la demi journée, souvenirs en tous genres... On a opté pour la demi journée... 4 heures de rando dont 2h sur la glace avec une agence spécialisée qui envoie les touristes sur le glacier par bus entiers.  
On a déferlé à 40 sur le glaçon géant, équipés comme des vrais montagnards avec chaussures impérméables, sur-chaussettes, sur-pantalon, parka, gants et bonnet... et les indispensables crampons, parce qu'en haut, eh bien! ça glisse.

C'est super impressionnant de marcher sur un glacier. C'est plein de bruits: le "crounch crounch" de nos crampons sur la glace, le "ploc ploc" de la glace qui fond au soleil et qui coule lentement; le "glou glou" des ruisseaux qui traversent sous la  glace... et puis aussi les coups de pioches de Pearl, notre guide. Pearl est une femme mais elle a les biceps d'un bûcheron qui aurait remporté trois années de suite le concours de coupe de tronc à la hachette. Elle est en tête du groupe et elle nous creuse des petites marches et des sillons pour qu'on ne se vautre pas les quatre fers en l'air. Du coup, on avance lentement et on a le temps de prendre des photos.

On longe des crêtes, on gravit des collines et on passe même dans un tunnel de glace...  Par endroit, la glace est bleue. C'est la "blue ice" qui résulte de l'accumulation des couches de glace au fil des ans. Elle scintille au soleil, c'est magnifique. En surface c'est blanc étincelant ou gris pierre quand la glace est recouverte de cailloux charriés par les eaux de pluie.
Oui parce qu'il pleut beaucoup dans ce coin là, jusqu'à 14 m par an sur le glacier... autant dire qu'avec notre soleil et notre ciel bleu on a eu de la chance!

La reine en une bouchée

On a continué notre route vers le sud, direction Queenstown. Personne ne sait de quelle  reine il s'agit mais la vue pour y arriver est royale. On est dans une région de lacs et ils ont tous des couleurs magnifiques qui changent avec la lumière. Le bleu émeraude du lac Wanaka, le bleu clair du lac Hawea, le bleu transparent du Wakatipu...

C'est au bord de ce dernier qu'est installée Queenstown, une sorte d'Annecy de l'hémisphère sud. Un peu chic, très touristique: les boutiques de souvenirs (toutes tenues par des asiatiques) alternent avec des magasins de sports et des bijoutiers.
La ville est un incontournable de l'Ile du Sud, c'est "the place to be" pendant la saison de ski et visiblement aussi en ce week end prolongé de labour monday ! Il y a un monde fou dans les rues, les bars et les agences à frissons. Car arrivé le printemps,  Queenstown devient la capitale des sports extrêmes: saut à l'élastique, rafting, skydiving ou encore speed boat...

On opte pour le plus extrême pour Greg... une randonnée à cheval. En plus ça se déroule sur fond de paysages qui ont servi de décor au "Seigneur des Anneaux". Certains chevaux de notre groupe on fait des apparitions à l'écran. Les nôtres non. Ils ont juste des noms de stars de la chanson "Bob" et "Freddy".
  On fait une super balade de 2 heures avec traversée de rivières, trot, galop sur les bords de la rivière avec les montagnes enneigées tout autour de nous. Un grand moment de plaisir. Et le soir même on quitte Queenstown, vite fait, bien fait, pour rejoindre ce qu'on imagine être une cure de silence dans les fjords.

Ces fjords dont on fait tout un fromage

Une fois dans le grand ouest, on est à deux vallées de la région des fjord... à vol d'oiseau. En Bernard, c'est environ 6h de route. Mais quelle route! En quittant Queenstown on longe le lac Wakatipu au coucher de soleil. ça brille dans tous les sens et la lumière lutte pour traverser les nuages et éclairer la plaine.

Le Fiordland (au sud-ouest de l'île du Sud) est un enchevêtrement de terre et d'eau. Des bras de mer (les sounds) se   faufilent entre des sommets qui jaillissent de la mer. L'un des plus beaux et le plus visité est le  Milford Sound. Pour bien le voir, on s'est pris une croisière de 2 heures auprès d'une des nombreuses compagnies sur place. Les bateaux ne s'arrêtent jamais. Ils embarquent et débarquent des touristes qui arrivent par bus entiers. Pour la cure de silence c'est loupé, mais pas pour les paysages : Le sommet le plus beau est le Mitre Peak qui se dresse au milieu de l'eau et domine le port.

C'est le seul pic qu'on a pu voir complètement, tous les autres étaient cachés dans les nuages. En revanche ce qu'on a bien vu et qui nous a beaucoup plu ce sont les dizaines de cascades qui dégoulinent le long des   roches en minces filets et en gros torrents. 

Des airs de terres sauvages et inexplorées, magiques. Avec,en point d'orgue, l'arrivée à l'embouchure de la mer de Tasman.

Le soir, nous n'avons pas voulu quitter le parc des Fjordlands alors nous avons atterri au bout d'une route de gravier au Gunn's camp : un camping totalement fou avec des barraques tout droit sorties de l'époque des chercheurs d'or et une ambiance très second degré ...
C'est là que s'est achevé notre conquète de l'ouest néo-zélandais. Désormais c'est à l'est qu'il y aura du nouveau.